L’ensemble de mes préoccupations artistiques s’articule autour de ma fascination pour la temporalité dans le paysage. Par l’entremise de la marche et la déambulation, je développe un processus de création méthodique alimenté par la réutilisation de matériaux.

De par ma pratique, je souhaite habiter le paysage. En investissant un lieu pendant une longue période, j’accumule les repères qui me permettent de m’imprégner du territoire et de ce qui le compose. Sur le terrain, je capture quelques moments précis par l’entremise de croquis et pochades tout en ramassant des objets singuliers. Que ce soit des objets issus de la nature ou de l’industrie, je recherche des pièces qui témoignent d’un processus de détérioration.

Bien que je sois initialement attiré par leurs qualités esthétiques, je porte une attention particulière au contexte qui abrite ces trouvailles. L’analyse des lieux, de l’écosystème est primordiale pour tenter d’expliquer l’allure inusitée de ces objets que je traite comme des reliques. Ainsi, la collecte devient un moment important dans mon processus de création qui marque la dénaturalisation de ces artefacts devenus sujet de recherche.

Ces instants de déambulations annoncent généralement des périodes de solitude et d’errance. Dans l’intention de toujours découvrir ces lieux reculés et peu visités, je m’arrête régulièrement en chemin pour apprécier les couleurs et les formes qui m’inspireront un éventuel tableau. À travers ces paysages, je tente d’évoquer cette sensation de solitude et d’introspection tout en insistant sur la beauté et la quiétude qui en dégage.